La vraie nature de la richesse

Octodrachme d’or avec une corne d'abondance

Octodrachme d’or avec une corne d’abondance

Pour le capitaliste, la richesse est constituée des biens matériels et de l’argent que les habitants de la planète possèdent individuellement ou collectivement. Je parle des possessions au niveau mondial car la propriété capitaliste n’a pas de frontières.

À partir du niveau individuel, les possessions de biens matériels sont constituées de tous les objets ou produits de consommation courants dont la durée d’existence est extrêmement variable. Un steak dure infiniment moins longtemps que l’assiette en porcelaine dont on se sert pour le manger. Ceci inclus évidement les petits moyens de production comme le matériel et les instruments de base servant à exercer un métier ou un art.

On retrouve ensuite les possessions de plus grande valeur comme les véhicules automobiles et les résidences privées venant habituellement avec le terrain sur lequel elles se trouvent. Déjà, ce sont des possessions plus ou moins inaccessibles pour une grande partie des prolétaires selon l’endroit où ils habitent. Ces possessions sont les principaux indicateurs d’appartenance à une classe plus aisée que celle des prolétaires.

Les plus riches possèdent des bâtiments et de grands moyens de production privés pour leurs commerces, leurs usines et manufactures, leurs magasins et entrepôts, leurs moyens de transport de marchandises ou de personnes et leurs moyens de production d’énergie, la liste est littéralement infinie.

Ils possèdent aussi de vastes terrains qu’ils exploitent pour leurs ressources naturelles à leurs mines, leurs forêts et surtout leurs terres agricoles, ce qu’on appelle la rente foncière qui a toujours été à la base de toute économie, qu’elle soit féodaliste, capitaliste ou communiste. Encore dans de très nombreux pays, l’agriculture emploie la majeure partie de la main-d’oeuvre, surtout ceux aux méthodes d’exploitation foncière les plus archaïques.

Les vraies richesses

La forêt tropicale de Ranomafana

La forêt tropicale de Ranomafana

Seules les richesses que nous fournissent la planète et la nature sont les véritables richesses du monde, sans elles, aucune vie ne serait possible sur terre. En priorité, les terres cultivables dont la fertilité fournit tous les aliments de base à la population de la planète, c’est notre bien collectif le plus précieux mais aussi le plus menacé par l’exploitation humaine irréfléchie, la mauvaise gestion, le gaspillage ainsi que les désastres naturels très souvent inévitables, mais pas toujours.

L’eau potable que l’on trouve encore en abondance dans certains pays comme le Canada manque déjà cruellement dans plusieurs autres. Pour vivre, il ne suffit pas de manger, il faut aussi boire de l’eau … Le sous-sol de nombreux pays pauvres renferme beaucoup d’eau potable mais elle est inaccessible à leurs peuples car ils n’ont pas de puits et doivent souvent se contenter de boire l’eau pluviale ou plus ou moins polluée de leurs cours d’eau et lacs, ce qui est une grande source de maladies. Cette eau potable est une immense richesse qui doit être accessible à tous les habitants de la terre sans exceptions.

Dans une proportion moindre, on retrouve aussi les produits des mers, océans et cours d’eau qui nourrissent de nombreux peuples, particulièrement les plus pauvres vivant sur des îles ou dans les régions côtières. Les produits alimentaires provenant de la chasse d’animaux sauvages sont par contre très limités comme moyen de subsistance, cette activité est maintenant surtout un sport de bourgeois.

Tous les autres produits de la nature dérivés des plantes et arbres poussant librement sont aussi de vraies richesses. Principalement le bois des forêts dont on se sert pour construire nos maisons et fabriquer nos meubles. Ce sont des produits que nous offre la terre, le soleil et l’eau qu’il ne nous reste qu’à transformer par notre travail et celui de nos machines pour les utiliser dans notre vie de tous les jours.

Les minerais desquels on tire les métaux et une quantité innombrable d’autres produits en creusant le sol font aussi partie des richesses offertes par la terre mais ces dernières ne sont pas inépuisables. Il faut bien aussi mentionner le pétrole duquel on tire des centaines de sous-produits extrêmement utiles qui nous sont généreusement offert par notre planète : Divers carburants, des matières plastiques, l’asphalte, des huiles et graisses, des textiles, les pneus des véhicules, des produits chimiques et médicamenteux, etc.

Sans le pétrole et le gaz qui sont encore parmi les plus grande source d’énergie, principalement pour les moteurs à combustion interne des véhicules, le monde serait complètement différent. Je dois aussi mentionner l’énergie nucléaire produite à partir de l’uranium ainsi que celle produite par le charbon, leur utilisation est controversée mais il n’en reste pas moins que ce sont aussi des cadeaux de la terre et de grandes richesses là où d’autres sources d’énergies ne sont pas disponibles.

Toutes les énergies renouvelables qu’on peux tirer des forces de la planète sont également de très grandes richesses, je parle bien sûr de l’énergie hydro-électrique, éolienne et solaire. Ces énergies sont les seules envisageables à longs termes car le pétrole, le gaz, le charbon et l’uranium finiront bientôt par s’épuiser, particulièrement le pétrole car sa demande grandissante est tellement forte qu’il se fait de plus en plus rare, nombreux sont ceux affirmant que le « pic pétrolier » est dépassé depuis déjà quelques années.

La fausse création de la richesse

Le Taj Mahal à Âgrâ en Inde

Le Taj Mahal à Âgrâ en Inde

La richesse ne peut être crée artificiellement, on entend souvent de la part des capitalistes qu’il faut « créer de la richesse », ceci signifie seulement de déplacer des richesses déjà existantes ou leurs dérivés dans leurs pays ou directement dans leurs poches, de les soustraire à d’autres qui les possédaient.

Ces fausses richesses artificielles et scripturales ne sont que du vent, c’est pour ça que je vois une analogie entre le système capitaliste et une pyramide de Ponzi, ceux qui l’ont initié comme les capitalistes bourgeois sont ceux qui en profitent vraiment en concentrant l’argent venant des étages inférieurs de la pyramide.

Complètement à la base de cette pyramide, le stratagème ne fonctionne plus car le nombre de participants devient trop grand pour pouvoir y ajouter un nouvel étage. Parallèlement, c’est au niveau de cette base que se situent les vraies richesses qui devraient appartenir à tous, non seulement à ceux se trouvant aux étages supérieur de cette pyramide qui créent des richesses fictives à partir de celles-ci pour s’enrichir.

La richesse est comme l’énergie, comme il a été dit entre autres par Lavoisier: « Rien ne se perd et rien ne se crée, tout se transforme », l’énergie fini toujours par se diluer en se transformant mais ne disparaît jamais. C’est pourquoi l’énergie perpétuelle ne peut exister.

Toutes les richesses existantes sont des sous-ensembles des vraies richesses qui nous sont données par notre planète et la nature. Les profits des capitalistes n’augmentent pas ces vraies richesses, cette « plus-value » vient toujours de quelque part, souvent du travail des humains, des machines ou des animaux. Mais ces énergies n’existent que grâce aux richesses substantielles offertes par la planète qui sont transformés en eux avant de suivre le long chemin universel de la dilution.

Afin de pouvoir travailler, les humains ont besoin d’être nourris, logés et soignés, y compris les esclaves qui ne recevaient pas de salaire, tout comme les animaux utilisés pour leur force de travail ou tout simplement comme nourriture. Les machines aussi doivent être alimentés en énergie pour fonctionner et être souvent réparées ou remplacées. Au point de vue productif, ce sont des ressources humaines, animales ou mécaniques qui consomment et mais certainement pas des richesses naturelles.

D’ailleurs, un pays sous l’emprise du capitalisme international ayant très peu de richesses naturelles et énergétiques restera souvent très pauvre, surtout si il est surpeuplé. À moins bien sûr qu’il ne puisse exporter le travail intellectuel de son peuple, mais pour cela, il faut d’abord qu’il soit suffisamment instruit. Certains pays pauvres peuvent bénéficier de retombées touristiques comme Cuba mais c’est assez exceptionnel. Il y a aussi des pays pauvres ayant beaucoup de richesses naturelles mais qui se les font toutes voler par des pays riches qui en ont peu ou jamais assez.

Mon pays le Canada est riche parce qu’il possède de nombreuses richesses naturelles et a une très faible population relativement à son immense superficie. Il exporte aussi son savoir faire intellectuel et ses institutions financières et industrielles sont passées maîtresses dans l’art d’exploiter les pays les plus pauvres depuis longtemps. Sauf qu’avec la grande dépression économique mondiale qui nous touche aussi et l’émergence de nouvelles grandes puissances, cela devient de moins en moins vrai.

Pays riches sans richesses et pauvres avec richesses

Une scène du Congo

Une scène du Congo

Prenons pour exemple la République démocratique du Congo. C’est un des pays les plus pauvres au monde, une population de 75,51 millions d’habitants et un PIB nominal de 15,3 milliards US en 2011, donc 203 dollars par habitant et un IDH de 0,304 (faible).

C’est un très grand pays avec seulement 3,3% de superficie en eau plus ou moins potable mais il n’y a que 32 habitants par kilomètre carré.

Son économie est essentiellement agricole, 70% des actifs y sont consacrés, ils exportent principalement du café, du bois souvent très précieux comme l’ébène et du caoutchouc.

Le reste de ses exportations sont des minerais à l’état brut mais toutes ses mines sont exploitées par des compagnies étrangères qui font travailler les congolais pour des salaires de famine dans des conditions misérables et dangereuses.

Toutes ces exportations profitent très peu au peuple du Congo, seulement à quelques privilégiés et aux castes qui gouvernent le pays qui sont au service des multinationales qui empochent la majeure partie des profits comme dans la plupart des autres pays pauvres, particulièrement en Afrique.

Ils se font voler par les pays riches : Diamants, or, cuivre, étain, coltan, bauxite, fer, manganèse, charbon, pétrole, gaz méthane, schistes bitumineux et cobalt … De plus, leur économie a été gravement frappée par la corruption et la mauvaise gestion depuis 1977 et ravagée par la guerre de 1997 à 2005 . Ce qui explique le fort taux de contrebande, d’exportation illicite et d’activité minière clandestine.

En 2002, la malnutrition y touchait entre 30% et 50% des femmes et des enfants, 80% de la population y gagnaient moins de 2 dollars par jour. Près de 44 % des femmes et environ 22 % des hommes n’avaient aucun revenu. Les disparités régionales y sont très fortes,  les populations de l’est du pays vivaient en moyenne avec 32 dollars par an et par habitant alors que celles du sud disposaient de 138 dollars et celles de la ville-province de Kinshasa, de 323 dollars, dix fois plus qu’à l’est. Cette grande ville de 9,5 millions d’habitants est la capitale du pays.

Édifice du gouvernement du Liechtenstein

Édifice du gouvernement du Liechtenstein

Comparons avec le Liechtenstein qui est le quatrième plus petit pays au monde mais un de ceux ou les habitants sont les plus riches.

Une population de 36000 habitants et un PNB de 4 milliards US en 2008, donc 111000 dollars par habitant et un IDH de 0,905 (très élevé), il y a dans cette minuscule principauté 215 habitants par kilomètre carré.

Je n’ai pas trouvé de renseignements sur le PIB nominal de ce pays ultra-capitaliste mais comme il n’a aucune dette mais plutôt de grandes réserves financières et un chômage de seulement 2,2%, le PIB est sans doutes supérieur au PNB.

Le Liechtenstein n’a presque pas de richesses naturelles et est contraint d’importer 90% de ses ressources énergétiques. Son économie repose en grande partie sur le marché libre et un haut niveau d’industrialisation, fabrication d’équipements industriels et outillage. Mais tout comme la Suisse et certains autres pays très riches, c’est un paradis fiscal dont la principauté tire 30% de ses revenus.

Des milliardaires du monde entier conservent secrètement des fortunes colossales dans les 16 grandes banques du Liechtenstein, fortunes bien sûr volées aux prolétaires du monde entier et aux pays les plus pauvres comme le Congo. Ils sont contraints par l’OCDE depuis 2009 à la transparence et la coopération fiscale mais c’est évidement de la poudre aux yeux pour faire taire ceux qui s’indignent des pratiques des riches et puissants, les pays capitalistes s’entraident, c’est bien connu …

L’impôt sur les sociétés dans ce pays n’est que de 18% alors que la moyenne européenne est d’environ 30%, c’est ce qui fait que pas moins de 74000 multinationales se sont implantées au Liechtenstein,  le plus souvent sous la forme d’une simple boîte postale. Ce pays maudit est un des plus grands bordels de l’orgie capitaliste qui détruit le monde et ne mérite vraiment pas d’exister.

En conclusion

Le Triomphe de la Justice (1598)

Le Triomphe de la Justice (1598)

Selon moi, c’est le Congo qui devrait être un pays riche car il dispose d’une immense superficie, d’une grande population et d’immenses ressources naturelles. C’est le Liechtenstein qui devrait être pauvre car il n’a pas de vraies richesses, seulement des richesses fictives construites sur les profits des vraies richesses volées aux pays les plus pauvres, comme le Congo …

Dans un monde normal, un monde communiste libre et démocratique, aucun terrain ou territoire recelant des richesses naturelles devrait appartenir à des intérêts privés.

Toutes ces vraies richesses ne devraient qu’appartenir à la collectivité, non seulement celles des pays où elles se trouvent mais également à tous les habitants de la terre au complet. Ce n’est qu’en partageant équitablement toutes ces richesses réelles qu’on arrivera à éradiquer la pauvreté, la faim et la maladie sur terre.

D’ailleurs, toute possession privée de terrain devrait être strictement interdite, on peut occuper un terrain temporairement pour le cultiver, l’exploiter ou y construire une maison mais pas se l’approprier pour s’enrichir grâce au marché libre qui fait constamment augmenter leurs valeurs et le refiler ensuite à sa descendance par héritage. C’est ainsi que se sont formées les plus grandes dynasties de riches et puissants qui contrôlent le monde, les émules des rois et seigneurs à l’époque du féodalisme.

Dans la culture amérindienne, il est inconcevable qu’un humain puisse posséder une partie de la terre et ils ont bien raison. Tous les grands auteurs communistes depuis Karl Marx ont aussi proscrit la propriété privée des terrains car c’est la principale base d’enrichissement des capitalistes et aussi la principale raison de l’appauvrissement des prolétaires pour qui la propriété terrienne limitée est habituellement et intentionnellement inaccessible. Les propriétaires ont besoin d’eux pour remplir leur bassin de locataires à exploiter.

J’aurai maintes fois l’occasion de reparler de la propriété privée dans mes prochains articles, mes idées à ce propos n’impliquent pas la Ligue pour la Cinquième Internationale, cette organisation grandissante n’en est pas encore rendue à ce stade. Leur but actuellement est d’organiser et préparer la transition vers la grande révolution communiste mondiale et j’y participe à ma façon en rédigeant ce blog se voulant éducatif. Ce que je fais par ce blog est aussi d’exprimer mes idées personnelles sur ce que devrait être la société idéale, sûrement pas parfaite car rien ne peut être parfait, mais c’est avec des idées qu’on arrivera à faire du monde un meilleur endroit où vivre.

Alain Poitras – Activiste néocommuniste

À propos de Alain Poitras

Pour un Communisme Libre et Démocratique, visitez mon blog : https://alainpoitras.wordpress.com/
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